Le sentiment le plus destructeur qu’il n’est jamais été donné d’exister est l’amour. L’amour … Un simple mot qui signifie bien plus, bien trop pour certains. Incompris aussi, impossible à définir. Quelque chose d’étrange que l’on ressent dans le plus profond de son être, quelque chose qui peut nous donner des ailes, nous faisant faire parfois l’impensable mais surtout quelque chose de destructeur, qui nous ronge de l’intérieur. Pour certain, une faiblesse, un doux poison qui nous tue de minutes en minutes, d’heures en heures […] C’est un venin qui vous prend aux tripes, une épine plantée au niveau de votre cœur. Il est presque impossible de se détacher d’un tel sentiment. Ces êtres qui ont la capacité de voir décupler chaque sensation qu’ils ressentent et bien entendu, chaque sentiment. On dit souvent aussi, que la haine est simplement l’amour avec une touche de sadisme dans l’air, de colère. La haine est bien trop proche de l’amour pour que l’on puisse l’en séparer. Un doux euphémisme une fois de plus. Nous prêtons la même attention à ceux que nous aimons et ainsi à ceux que nous haïssons.
Alec était tiraillé par ces deux choses, impossibilité certaine de pouvoir les définir par de simples mots pour le jeune homme. Il avait beau avoir vécu des années dans ce bas monde, une chose était certaine pour lui : Nous n’aimons qu’une fois et de façon si forte, que nous venons à haïr cette personne qui nous rend faible. Chaque blessures qu’elle nous afflige est si profonde et si éphémère à la fois. Ce serait une utopie de croire que nous ne pouvons lui pardonner. Parce que quoi qu’on décide, nous pardonnons toujours à l’être aimé. L’amour nous vole tout, y compris notre libre arbitre. Le seul et véritable amour du bellâtre, sera et restera toujours Jaylee. C’était quelque chose qu’il ne pouvait changer et même après tant de haine et de colère entre eux, cet amour le rongeait encore plus. Se sentant définitivement seul dans ce monde. Lorsque la belle était à ses côtés, elle comblait un vide certain, un vide qu’il lui était impossible de combler à présent. Les filles, l’alcool, rien n’y faisait. Il restait un fantôme, errant sans âme qui vive dans ce corps, à la recherche de quelque chose, mais sans la possibilité de savoir exactement ce qu’il cherchait. Pourquoi lutter ? Pourquoi ne pas laisser simplement tout sortir et se dire que ça ira mieux par la suite ? Parce que c’était bien trop brutal, bien trop puissant pour lui. Lui qui ne s’était jamais attaché à personne, le voilà prisonnier en quelque sorte, d’une jeune femme, prisonnier de son choix à elle. Il n’avait jamais rien mit entre les mains d’une autre personne, sa vie en quelque sorte et Dieu seul sait combien il détestait ça. Il pouvait tout aussi bien mettre une distance certaine entre eux mais rien à faire c’était trop étrange à présent sans la présence de la blondinette. Bien qu’elle, elle ne semblait pas du tout vouloir de lui, lui voulait d’elle. Une sorte de jeu, ou bien même un dicton, du même style que : « Fuis moi, je te suis. Suis-moi, je te fuis. »

En cette douce nuit, aussi profonde qu’un trou noir, Alec avait mal. La seule solution qu’il avait trouvée pour contenir sa rage et sa haine était de boire. Comme à son habitude, il allait faire profil bas, se saouler et espérer que demain ce serait passer. Mais ça ne changerait rien et il le savait. Quand bien même, peu importe, il boirait. Le bellâtre avait donc prit une bonne bouteille de whisky et était allé au vieux parc d’attraction, sans vraiment savoir pourquoi ses pas l’avaient porté en ce lieu. Il buvait directement à la bouteille, pas besoin d’en faire des tonnes de toute façon, il restait un homme simple. Il s’était assis sur une vieille machine, laissée à l’abandon et avec le taux d’alcool qu’il avait dans le sang, sa vue en était brouillée ainsi que son esprit. A cet instant, cette vieille machine lui disait beaucoup de choses. Par-là, je veux dire, il se sentait aussi con que cette vieille chose. Abandonnée elle aussi, comme lui, dans ce lieu glauque sans possibilités de sortie, sans pouvoir faire quoi que ce soit pour avancer et non reculer. Parce qu’Alec avait l’impression de reculer ici. Lorsqu’il était à Los Angeles, tout était vraiment plus simple. Il commençait tout juste sa carrière pro de footballeur et d’un seul coup, tout avait été balayé ! Maintenant, il se retrouvait ici à tuer des monstres. Super comme vie, vous ne trouvez pas ? Bref, il but une nouvelle gorgée de la boisson alcoolisée et leva les yeux vers le ciel. Il n’y avait pas d’étoiles, juste du noir. Pourriture de ciel … Aussi pourrie que cette ville de toute façon ! Il inspira un grand coup et tourna la tête vers la droite puis vers la gauche. Personne. Au fond de lui, il n’attendait qu’une chose, que Jaylee soit là. Au moins, elle le faisait chier mais ça l’occuper. Putain de fille ! Elles sont toutes des venins acides qui vous prennent aux tripes et vous torturent de milles façons, histoire de vous achevaient ensuite. Une sorte de menthe religieuse en mode humain. Est-ce qu’elle allait le bouffer elle aussi ? Euh … Alec fronça les sourcils et regarda sa bouteille. Y avait pas de l’hallucinogène là-dedans ? Parce qu’il commençait sincèrement à dérailler ma parole. Le jeune homme soupira une nouvelle fois avant de reporter la bouteille à sa bouche et lorsqu’il leva les yeux, il vit en face de lui, un peu plus loin, une chevelure blonde approchait. HALLUCINOGENE DE MERDE ! Ah non … Il plissa les yeux et descendit de la vieille machine. C’était qui ça ? H’m … Soudain, Alec entrouvrit la bouche. Jayleen. Est-ce qu’elle lisait dans ses pensées bordel ? A croire que oui. Elle foutait quoi ici ? Encore un tas de questions, le mieux était encore de simplement lui demander.

Quand elle fut à sa hauteur, Alec se mit à rire subitement. Ça devait se voir sur sa gueule qu’il était limite ivre, mais peu importe. « Tu fou quoi ici ? Ah je sais, ne dis rien ! » Il plaça son doigt sur la bouche de la jeune femme. « Tu me suis, je te suis trop indispensable ! » Nouveau rire et il retira son fameux doigt. Elle voulait quoi ? L’emmerder ? Le tuer ? Le bouffer ? Non, on va arrêter les pensées du genre pour la nuit. Alec lui tendis ensuite sa bouteille, histoire qu’elle trinque ! Aller, faut pas faire sa timide hein. Si elle est venue, elle boit et elle s’amuse aussi. « T’es toujours aussi coincée dans ton genre ou c’est moi qui te rend toute chose ? » Le jeu de la séduction ou plutôt du titillage, il en était maître. « Bois un coup. »